Me voilà de retour à Lille ! Je ne vous ai pas trop tenu au courant de mes avancées ces derniers temps, car un résumé suffit : trois semaines de cours, des exercices pas toujours réussis, un bilan d’étape à France Télévisions mitigé mais me permettant de me re-booster pour ces six derniers mois, et une semaine de vacances pour redémarrer sur de bonnes bases. Et le redémarrage, donc, c’était hier, avec un fait-divers.

J’ai commencé mon lundi sur internet, avec un petit article sur Kamini et une ébauche de papier sur la forme des jeunes dans le Nord – Pas-de-Calais. « Ebauche », car à midi mon rédacteur en chef est venu me chercher pour partir tourner. C’est l’été, il y a peu d’équipes, alors on fait avec les moyens du bord et vu qu’il y avait quelqu’un d’autre qui travaillait sur le web, le web pouvait se passer de moi !

Sujet du jour : un nouveau-né retrouvé dans les toilettes d’une salle des fêtes, dans une cuvette. Vous avez bien lu. Il s’agissait d’un prématuré d’un mois, mis au monde et abandonné samedi matin, alors qu’une fête d’école se déroulait dans la salle. Il est vivant.

 

 

A 15h, je n’avais rien pour mon sujet : la maternité où le bébé n’a jamais voulu que je tourne des images ; la Procureur de la République n’avait presque pas d’informations à communiquer ; la Mairie refusait même de me donner accès à la salle des fêtes en question et au témoignage de l’employé qui a découvert l’enfant.

Puis le site de La Voix du Nord a publié des photos des WC. Je rappelle alors la Mairie, dis être « choqué » de voir qu’un journal obtient ce que le service public se voit refuser… et mon interlocuteur cède. Mieux, à mon arrivée sur place, l’employé qui a trouvé le bébé – qui était cité par la Voix du Nord et que j’avais donc demandé à voir – était bien là.

Il a fallu la jouer fine pour obtenir de lui qu’il parle à la caméra, mais il a fini par m’offrir un fabuleux témoignage. Si bon – et long – qu’il fut particulièrement difficile de choisir les extraits à diffuser dans les 1’20 » qui m’étaient accordées. Il me manque au total un extrait sur son émotion et sa pensée-interrogation vis-à-vis de la mère, que je voulais intégrer mais que j’ai choisi d’éluder.

Peut-être un mauvais choix. Mon tuteur aurait préféré moins de détails sordides et plus d’émotion, le seul défaut de ce sujet étant peut-être que le drame (on parle bien d’un enfant dans une cuvette) est un peu banalisé, à la fois par mon commentaire et par le ton du témoin.

Les rédac-chef m’ont cependant félicité pour mon travail. Le sujet a quand même aidé. Un fait-divers comme ça, « on en fait un tous les quinze ans », a sorti le red-chef du jour. Au sens, sans doute, que c’est un fait-divers qui se finit plutôt bien.