L’angle c’est la base. Soit : une question et les éléments de réponse, dans le sujet. Eh bien la semaine dernière (là je suis en vacances, j’ai enfin le temps de vous raconter ma semaine passée), je me suis planté. Pourtant, jusqu’à la dernière minute et même après la diffusion de mon sujet, j’étais content de moi…

En conférence de rédaction, mon red-chef annonce, le sourire au lèvres, que la fabrication des chocolats de Noël a démarré : « Eh oui ! Donc Mickaël, c’est calé, il faut y être à 10h », m’annonce-t-il, en parlant d’une usine de la région. La citation est approximative, il y a eu quelques autres phrases, mais le style était celui-là : concis et presque jovial.

Le tournage se passe bien et nous rentrons après le déjeuner, vers 15h, à la rédaction. Entre temps, mon collègue JRI a émis l’idée de démarrer le sujet sur de la musique synchronisée avec le rythme d’une machine. Je l’ai reprise mais je suis alors parti avec l’idée qu’il faudra une musique pour chaque séquence d’images, entre chaque interview, pas seulement en intro et pas avec la même musique tout le temps.

En adoptant cette structure sonore, je prend exemple sur les sujets de type magazine que diffuse notamment Canal+ dans La Nouvelle Edition. C’est un risque, car France 3 n’est pas Canal+ et certains red-chef n’aiment pas du tout la musique (je ne suis moi-même pas toujours convaincu par les sujets en musique). Je l’ai pris et voici ce que donne le sujet.

 

 

Je suis allé en régie, pour demander un bref avis à mon red-chef, qui n’a pas pu voir le sujet avant diffusion. Il m’a alors seulement reproché d’avoir fini le montage après le début du journal, alors que j’étais le premier rentré à la rédaction. Je ne m’attendais pas à cette critique, étant donné qu’on ne m’avait pas demandé de finir avant une certaine heure… Le reproche – aussi – arrivait un peu tard. Bref, ce n’était pas grave, le sujet et la musique étaient manifestement passés comme une lettre à la Poste.

Mais j’ai ensuite demandé l’avis d’un collègue. Et là, tout a basculé… En faisant la mou lorsque je lui demande ce qu’il a pensé de mon sujet, il me dit : « Je pense que tu aurais du rester dans l’angle. » Il m’explique alors que le sujet aurait du être : « On fabrique DEJA les chocolats de Noël », alors que le mien n’est pas suffisamment anglé et trop dans le « on FABRIQUE les chocolats de Noël ». Le red-chef confirmera et lancera, l’index tendu prêt du visage : « Ne dis pas que je te l’avais pas dit… » J’étais persuadé que le fait que la fabrication démarre en août venait justifier qu’on fasse un sujet aujourd’hui, pas que c’était en soi le sujet (à la réflexion, c’est vrai que ça pose des questions, côté stockage, conservation, séquence chez un distributeur…).

Honnêtement, le red-chef n’a pas été assez précis dans ses consignes. C’est un problème qui arrive parfois, une conférence de rédaction pas assez cadré en amont. Mais l’erreur vient aussi de moi. J’aurais du (me) poser plus de questions dès le début, avant de partir bille en tête dans la mauvaise direction. Même après le tournage, il n’était pas trop tard pour rectifier la chose, si j’avais discuté avec le red-chef en rentrant. Au lieu de ça, je me concentrais sur les musiques et le plan de mon sujet, tel que je l’avais imaginé. Je n’étais pas du tout conscient que j’étais en train de me planter.

Franchement, je l’aime bien mon sujet. On n’a pas eu le temps de peaufiner le mixage, ça passe quand même. Mais ce n’était juste pas le problème. Je n’ai pas fait ce qu’on m’avait demandé. J’ai gagné en assurance, au fil du temps. Mais là, j’ai la preuve que cela ne doit pas se faire au détriment de la communication. Il faut que je pose des questions, même si je crois avoir les réponses, car évidemment, je peux me tromper.