Quoi de mieux pour inaugurer cette rubrique « vu et entendu » que de vous faire entendre – peut-être découvrir – le journaliste « vu à la télé » que je respecte le plus, à ce jour, dans le paysage audiovisuel français ? Laurent Neumann est directeur de la rédaction de Marianne, un hebdomadaire que vous retrouvez d’ailleurs souvent dans ma revue de presse. Lundi soir, il était l’invité d’Yves Calvi dans Mots Croisés, l’émission de débat politique phare de France Télévisions. Thèmes du jour : « Impôt : qui sont les pigeons ? ». Assez beau plateau avec à droite Bruno Le Maire (UMP), à ma gauche Karine Berger (député PS des Hautes-Alpes), à sa gauche Olivier Besancenot (militant du NPA), au centre Robert Rochefort (vice-président du MoDem) et enfin Sylvie Pierre-Brossolette (directrice adjointe de l’hebdomadaire Le Point).

Pour sa première intervention – sur les principales mesures fiscales du gouvernement Ayrault -, le journaliste leur à tous fait respecter un silence attentif pendant près de 3 minutes.

 

Deuxième extrait, cette fois à propos des fameux « pigeons ».

Petit rappel des faits : sur internet, un groupe de créateurs d’entreprises fait le buzz en se considérant comme les « pigeons » du projet de loi de finances du gouvernement, dont ils contestent plusieurs mesures ; en une semaine, ils obtiennent un rendez-vous avec leur ministre de tutelle ; le 4 octobre, le gouvernement annonce qu’il apportera des « ajustements » à sa réforme de la taxation des plus-values mobilières. Une reculade bien rapide et obtenue bien rapidement par ces frondeurs, quand d’autres groupes d’intérêts (les syndicats de salariés, par exemple) luttent souvent bien davantage pour obtenir souvent bien peu.

 

Pour finir, voici la dernière intervention du journaliste de chez Marianne. Il revient sur un sujet que je traitais ici-même lundi : la réduction du déficit public à 3%. J’avais souligné les revirements de certains orthodoxes libéraux, des acteurs économiques et/ou politiques qui, après avoir longtemps prôné l’austérité à tout crein, se montrent aujourd’hui plus laxistes… plus raisonnables économiquement en fait. C’est une bonne chose. Mais Laurent Neumann s’indigne de ce revirement chez des acteurs politiques, pour qui il est en cela plus question de stratégie politicienne que de raison économique.


Difficile de croire en la parole politique ? Tout dépend de l’émetteur : il faut apprendre à choisir ceux qui valent la peine et le temps de les écouter. De même pour ce qui concerne les journalistes.