J’avoue être en osmose avec Marianne depuis quelques semaines concernant l’analyse de la situation économique de la France et les positions politiques qui en découlent. C’est encore le cas cette semaine et ça se passe en page 40. « Hollande au pied du mur… de l’argent », titre Marianne.

Selon l’hebdomadaire, tous les patrons ont fini par faire front contre le gouvernement, sur tous les sujets économiques. Certains dès le Bourget, d’autres avec la taxe à 75%, Laurence Parisot (patronne du Medef pour encore quelques mois) avec le collectif budgétaire, les pigeons il y a peu,… Désormais, une petite centaine de patrons dans le JDD veulent qu’on leur accorde 30 milliards de baisses des charges… compensées par une augmentation dela TVA (merci pour nous, simples salariés-consommateurs).

Face à cela : « un pouvoir dispersé et hésitant », « éclectisme des conseillers » de l’Elysée (lisez la double-page titrée « HEC au cœur du pouvoir »), « divergences gouvernementales » et « dissonances au sein du PS ». L’enjeu maintenant, c’est que l’Exécutif « trouve sa cohérence » pour s’imposer dans « le rapport de forces » que le lobby patronal instaure.

Je note que dès le 18 août (je pourrais dire « depuis toujours », mais ce serait lu comme une facilité), Jean-Luc Mélenchon, lui, avait dit la nécessité de « marquer un rapport de force » plutôt que de la jouer « culbuto ».

 

La santé à la UNE

Parmi les pigeons, il y a ceux « en blouse blanche », ces médecins – surtout des spécialistes – qui courent après le fric avant tout. Ils contribuent à l’enlisement du système de santé français, qui fait la Une de ce numéro de Marianne.

Le journal s’attarde sur les dépassements d’honoraires, autorisés par Raymond Barre en 1980 avec la création du secteur 2, et que le gouvernement Ayrault ne réformera pas autant nécessaire. Mais il n’y a pas que les profiteurs. Marianne évoque la paupérisation, la raréfaction et la mauvaise répartition territoriale des généralistes. Un chiffre enfin : en cette période de crise, le renoncement aux soins s’élève à 17%. A lire aussi : le portrait d’une généraliste à Saint-Denis et un grand dossier sur l’hôpital public.

Les + de Marianne

  • Un bras d’honneur de Gérard Longuet sur Public Sénat.
  • François Hollande qui refuse toujours le protectionnisme et Marianne qui sous-entend que François Lamy, socialiste-libéral en partance de la présidence de l’OMC, pourrait trouver un poste au gouvernement ou à l’Elysée l’an prochain.
  • En 2011, des « fiches blanches » ministérielles sans signataire ont limité le nombre de naturalisations, au point que les refus aux demandes de nationalité ont augmenté de 45%.
  • Une affiche européiste avec pour slogan « l’europe pour tous » a été censurée parce qu’elle était flanquée d’un symbole léniniste, le marteau et la faucille, aujourd’hui assimilé au totalitarisme par certains pays d’europe centrale et de l’est.

Les « enfants gâtés » du Point

Jack Dion canarde Le Point et plus particulièrement la une de son avant-dernier numéro (remarquez, celle du dernier n’est pas mal non plus…) : « La France des enfants gâtés ». Qui sont les gâtés selon le mag de FOG ? Les héritiers façon Lagardère (justement sujet d’un article de Marianne) ? Pensez-vous ! Non, ce sont les fonctionnaires, les cheminots, les agents dela RATP, les syndicalistes et les chômeurs. L’hebdomadaire « préféré dela France assise » tient sa ligne. « Les temps changent, pas les intérêts de classe », conclue Jack Dion.