Cette semaine, mes amis de Politis ont mis à leur Une « Le peuple du périph« , mais c’est surtout aux pages économiques que je me suis intéressé. Dédiées au rapport Gallois et à la « compétitivité », elles sont à la fois synthétiques et enrichissantes. Rien de surprenant pour qui connait cet hebdomadaire, mais pour les autres lecteurs, c’est comme toujours une bouffée d’air (même si le ton n’est pas à la rigolade).

Rédacteur en chef adjoint et journaliste économique, Thierry Brun commence par dénoncer « les pièges de la compétitivité ». Il rappelle l’essentiel des propositions de l’ex-grand patron Louis Gallois sur la question du « coût du travail »…

  • Baisser les « charges » patronales de 20 milliards d’euros.
  • Baisser les cotisations salariales de 10 milliards d’euros.
  • Augmenter la TVA, pour compenser les recettes publiques ainsi perdues.
  • Couper dans les dépenses publiques, pour compenser encore.

…les décisions qu’en a tiré le gouvernement…

  • 20 milliards de baisse des cotisations sociales via un crédit d’impôt.
  • Augmentation du taux principal de la TVA (que réclamaient Medef et Grands patrons).
  • Réduire le budget de l’Etat de 10 milliards d’euros dès 2014.

…et les dangers qu’elles constituent :

  • Diminution de 30% des ressources de la protection sociale.
  • Réduction du pouvoir d’achat des ménages (donc de la demande, donc de la croissance).
  • Mise en difficulté des partenaires européens.
  • Pas de gain de compétitivité hors-zone euro garanti.
  • Impact relatif du niveau de cotisations sur le coût salarial horaire.
  • Défiance de sympathisants de gauche après ce revirement politique.

 

Suit la synthèse d’une note publiée par la Fondation Copernic et Attac. Bon, vous pouvez y accéder gratuitement ici, mais saluons l’oeuvre citoyenne de Politis qui relaie un travail de qualité : c’est aussi ça, un média.

Lisez enfin la chronique « l’économie à contre-courant », cette semaine avec Geneviève Azam. Membre du conseil scientifique d’Attac, elle relie ce débat sur la compétitivité-coût du travail aux problématiques de la société post-industrielle et de la globalisation. Le melting-pot est peu digeste et assez brouillon dans sa conclusion. On en retiendra tout de même une leçon : il serait à la fois plus juste (vis-à-vis des populations étrangères) et plus réaliste (compte tenu du caractère fini et limité du monde et des ressources) de booster la demande interne que de vouloir prendre des parts de marchés aux autres par la quête de compétitivité.

 

Bien d’autres choses à lire dans ce Politis n°1226. 3€ dans vos kiosques.