Vendredi matin, je montais un sujet tourné jeudi sur une mobilisation syndicale. FO manifestait devant un hôpital privé, qui voulait licencier un salarié sourd, rendu inapte par un accident de travail. Vendredi soir, un délégué m’appelait pour me remercier de mon « fabuleux travail »…

Mercredi dernier, un délégué FO de l’hôpital de Bois-Bernard (près d’Arras) contactait France 3 pour tenter un coup médiatique. Le syndicat lançait une grève et une pétition contre le licenciement d’un salarié sourd de l’hôpital. Contactée par téléphone, la direction de l’établissement m’assure que le salarié en question ne sera pas licencié et qu’il reste du temps pour lui trouver un poste, celui qu’il occupait jusqu’ici étant désormais inadapté, à cause d’un accident de travail. Mais la direction refuse de répondre face-caméra, prétextant que la médiatisation n’est pas une bonne chose pour la famille. Qu’importe, on m’a demandé de faire ce sujet, je le ferai donc, sans la direction.

 

 

Je suis plutôt content de ce sujet. Dans la version diffusée vendredi midi, le salarié est doublé plutôt que sous-titré. Les deux solutions pouvaient fonctionner je pense. Reste un problème : c’est un sujet très syndical… J’ai plutôt de la sympathie pour les syndicats, mais je suis conscient qu’ils forcent souvent les traits, et en l’occurrence, on a surtout affaire à un beau coup médiatique, bon pour l’image d’un syndicat, plus encore que pour l’avenir du salarié.

Ma gêne grandira quand, vendredi soir, chez moi, en pleine vaisselle, je reçois un coup de fil du délégué FO. « Merci, vraiment, merci ! Magnifique travail que vous avez fait… », me dit et répète le syndicaliste. Je lui réponds « merci » à mon tour, « j’ai simplement essayer de traduire la réalité de ce que j’ai pu voir avec vous. » Situation délicate pour un journaliste que d’être remercié par une partie à un contentieux… Je n’ai pas eu de nouvelles de la direction, ni de la Générale de Santé (propriétaire de l’hôpital).