3 sujets en deux jours, dont une incroyable affaire d’escroquerie immobilière (présumée). Pas le temps de s’ennuyer en ce moment ! Et c’est tant mieux. Par contre, je m’énerve à encore commettre, parfois, des erreurs de débutant.

Hier matin, à Lille, j’ai réalisé un desk sur une enquête de l’UFC-Que Choisir. Le document étant national, vous en avez peut-être entendu parler. C’est sur la qualité nutritionnelle des menus des restaurants scolaires. Mon chef m’a donné tout un dossier avec les résultats concernant la région Nord – Pas-de-Calais. Sur le fond, le sujet était assez simple à réaliser. Il l’était moins sur la forme, puisque le monteur manquait d’images et l’infographiste de temps pour travailler (d’où le caractère minimaliste des deux infographies que vous allez voir).

 

 

Je ne sais pas ce que vous pensez du ton de mon commentaire, mais je me trouve un peu « haut perché ». La voix manque souvent de graves, surtout au début, et je ne trouve pas ça très agréable. Je sais l’expliquer : lorsque je mixe tard (comme ce fut le cas ici), je cours un peu et j’ai alors tendance à manger des mots… et à parler un ton trop haut.

Bon, ce n’est clairement pas le sujet qui m’a le plus mis en difficulté ces deux derniers jours. J’ai été un peu plus déstabilisé sur celui qui vient, réalisé hier après-midi. A la base, je devais rencontrer la chanteuse Rose, qui débute une tournée à Lille. Mais les rédacteurs en chef n’ont pas calé le rendez-vous à temps, ce qui fait que le midi, quand j’ai contacté sa communication, on m’a dit qu’elle était partie à Paris. Bref, il a fallu trouver un autre sujet. Et il va s’avérer que ce sera – selon moi – ni plus ni moins qu’un publi-reportage. Comprenez, un sujet pour faire la publicité de quelque chose dans lequel la chaîne (ou en l’occurrence le groupe France Télévisions) a des intérêts. Je ne vous en dit pas plus, car de toute façon, tout est dans le sujet. C’est d’ailleurs une faute de débutant : la construction est mauvaise, mon premier commentaire est plutôt un lancement, j’aurais du laisser le présentateur le dire et démarrer directement sur l’application… Bref, voyez plutôt.

 

 

Passons à mercredi. C’est reparti pour Arras. Mais l’emploi du temps est très confortable aujourd’hui : j’ai négocié pour prendre un train à 10h au lieu de 8h, mon tournage étant calé en fin de matinée ; et je rentrerai à 16h00 à Lille pour être aux côtés du monteur. Parfait. Le sujet du jour est une abracadabrante affaire d’escroquerie immobilière. Je dois retrouver des manifestants à 11h dans le centre-ville puis me rendre avec l’un d’eux sur le « lieu des méfaits ». Entre temps, on m’apprendra qu’un avocat relativement célèbre a été mandaté la veille et j’obtiens un rendez-vous l’après-midi pour une ITW par téléphone, que mon red-chef réalisera depuis Lille (car ça tombait pendant mon retour en train).

 

 

Une fois de plus, ma voix est trop aiguë et du coup très hésitante parfois, on sent que je suis « limite », parfois mes fins de phrase retombent bizarrement, on entend mes efforts pour articulier,… J’étais à nouveau sous la pression du temps. Bien que j’ai débuté le montage avant 17h00, je n’ai mixé qu’à 18h55. Mais ce n’est pas la seule explication cette fois. Je devais aussi donner énormément d’informations en 1’35 », car même si un sujet avait déjà été fait sur ce dossier il y a quelques semaines, le red-chef m’avait demandé de tout rappeler. En clair, il m’a presque fallu faire deux sujets avec le temps d’un seul. Au total, pour ce qui est du fond, je m’en sors assez bien je trouve.

Il faut dire qu’un autre red-chef m’a beaucoup épaulé. Il est venu trois fois en salle de montage pour me donner des indications et m’a fait modifier une partie de la structure (l’enjeu, en termes d’image, était de ne pas avoir trop d’allers-retours entre la manifestation et le lotissement). Sachant que c’est généralement avec lui que je fais le plus de gaffes (notamment l’épisode du sujet non-réalisé à temps) et même s’il peut parfois avoir des excès (l’autre jour, par sms, je lui demande comment il a trouvé un contact que je n’avais pas réussi à trouver par moi-même, il me réponds « je suis journaliste !!!!! »), je lui suis redevable pour tous ses conseils. Idem d’ailleurs pour un autre journaliste (et présentateur), qui me soutient régulièrement et me donne aussi des pistes pour progresser.

On dit dans certaines sphères que la rédaction de France 3 Lille est « un panier de crabes ». Il y a tout de même une sacrée brochette de journalistes à la fois bosseurs, solidaires et sympathiques. A moi maintenant d’en être digne et de consolider mes acquis, encore fragiles.