Dure journée que celle que j’ai passée ce jeudi. J’y suis pour quelque chose, il faut dire. En partant de chez moi avec 20 minutes de retard, en ayant sous-estimé le temps de trajet jusqu’au lieu de tournage (où je devais me rendre seul en voiture) et en ne pressant pas suffisamment mes interlocuteurs sur place, je n’ai pas pu faire le sujet qu’on m’avait demandé pour midi. Cela m’a valu une leçon (par téléphone) du rédacteur-en-chef, qui a du bousculer le menu du journal à la dernière minute, de ma faute.

Voici le sujet que j’ai fini par réaliser, pour le JT de 19h.

 

 

Sensible au sujet (lundi, je travaillais déjà sur cette école de pilotage de Merville, qui croyait fort en l’offre de reprise déposée par le groupe ASLIM) et conscient des enjeux de cette liquidation (j’ai beaucoup discuté avec le personnel, qui ont gagné ma sympathie et ma solidarité), j’ai peut-être été trop ambitieux quant aux informations que je souhaitais intégrer dans mon sujet. La preuve étant qu’à quelques minutes du journal, j’étais encore en retard, car je n’arrivais pas à tout faire rentrer. J’ai du sabrer, mais du coup la construction globale que j’avais pensée, avec des palettes servant de virgules, se retrouve un peu bancale. Je voulais faire quelque chose de fort et, à l’heure H, ce n’était pas à la hauteur de mes exigences personnelles. J’en étais un peu vexé.

En débrief, le red-chef du journal me dira surtout que ça manque de salariés, et que la restauratrice est trop longue. Je suis d’accord. Il me dira aussi que le plan de fin est sympa. Je suis d’accord aussi, c’était mon idée, soufflée au JRI. Mais bon, je ne lui ai pas dit. Vues mes contre-performances du jour, je n’avais pas de quoi me vanter.

 

Retard au départ de la rédaction

Mes contre-performances, elles ont démarré dès le début de journée. Le personnel de l’école devait se réunir de 10h à 11h. Par téléphone, la veille, un pilote m’avait donc donné rendez-vous à 10h, pour pouvoir tourner des images et faire des interviews après (et seulement après) la réunion. Dans mon esprit, il fallait une grosse demi-heure pour me rendre à l’école. Première erreur. Il fallait en fait 45 minutes, minimum. Ma deuxième erreur fut d’arriver en retard à la rédaction, pour récupérer les clés d’une voiture (celle de mon rédacteur en chef, car il n’y en a plus d’autres). A 9h25, je déboulais en conférence de rédaction (pour demander au rédacteur-en-chef où sont les clés), sous les yeux éberlués du red-chef ajoint (red-chef du jour) : « Tu es encore là ?! ». 9h35, je partais. J’étais donc déjà en retard pour le tournage. Une troisième erreur viendra sur le trajet : je me tromperai de route et tomberai dans un bouchon. Je perdrai 10 minutes à en sortir. Finalement, j’arriverai sur les lieux du tournage à 10h35.

Heureusement pour moi, mon collègue est prêt est tourner et la réunion débute à peine lorsque j’arrive. Je ne rate donc rien. Mais c’est une fausse bonne nouvelle. Car la réunion va durer un bon quart d’heure et je ne pourrai enregistrer ma première interview que juste avant 11h. Soit une petite heure avant le JT.

Vers 11h, l’interview d’un salarié enregistrée, je propose à mon JRI de tourner encore quelques plans de la réunion des élèves (qui va démarrer dans la foulée de celle des personnels) puis de me rejoindre au camion satellite (qui nous attend sur le parking de l’école), pour envoyer les images et mon commentaire.

11h10. J’ai écrit mon commentaire. Mais mon JRI n’est pas là. Je retourne donc dans l’école pour le trouver. En fait, il attend toujours que la réunion des élèves démarre.

 

Savoir s’arrêter

C’est ici que je vais faire l’erreur fatale. Plutôt que d’arrêter là et de ficeler le sujet avec ce que l’on a, je me mets dans la tête qu’il y a moyen de faire une petite interview d’un des délégués du personnel, rapidement, avant qu’il débute la réunion avec les élèves (c’est lui qui va leur parler). Le délégué en question me dit qu’il est OK mais qu’il doit en parler à quelqu’un. Soit. Je retourne au camion satellite peaufiner mon commentaire et reviens 2 minutes après dans l’école pour faire cette interview. Mon JRI s’est installé, on attend le délégué.

Il est 11h20. Ca devient chaud. Mon JRI a fait envoyer quelques images (il a pris un deuxième disque pour enregistrer l’ITW), mais il reste à enregistrer le commentaire, l’envoyer, sélectionner l’extrait d’ITW et laisser du temps au monteur à Lille pour ficeler quelque chose pour midi… Vraiment chaud.

Je cours alors jusqu’à la salle où se sont installés les élèves. Et là, c’est le drame. Je découvre que le délégué du personnel a commencé la réunion ! Il est en plein discours, alors qu’il devait me donner une ITW avant. Je lui en veux terriblement. Je patiente deux minutes et décide d’abandonner. Je dis à mon JRI qu’il faut qu’on fasse sans seconde interview, tant pis. Il est temps qu’on enregistre mon commentaire et en vitesse. On le fait en une fois. Il est presque 11h30. Pendant ce temps, les images ont été envoyées à Lille. J’y crois encore. Dans 10 minutes, le monteur aura mon commentaire et l’interview, il lui restera un quart d’heure pour tout rassembler, c’est compliqué ça s’est déjà fait.

Mais à peine l’enregistrement fini, je reçois un appel du rédac-chef : il me dit que c’est trop tard, qu’ils vont faire un OFF + ITW avec ce que l’on a envoyé. C’est grave. Le sujet est important, l’info est de la veille, je me devais de rendre un sujet. Mais j’ai fait des erreurs, je me suis fait avoir avec l’interlocuteur, et au final, j’ai été battu par le chronomètre.